Est-ce moi qui crée ma propre souffrance ? Est-ce moi qui crée toute cette illusion ? Est-ce qu’assumer cela signifie devenir responsable ?
Moi : Regarde ce chauffard qui n’a pas respecté le Stop et a failli m’écraser ! Mais pour qui se prend le conducteur de cette voiture, il s’est juste garé derrière moi et je ne peux plus sortir !
On en a plein d’exemples de ces situations (surtout en Tunisie :)) qui nous font sortir de nos gonds. On commence alors à crier et à nommer l’autre personne de tous les noms. En conséquence, on sent cette colère ou cette tornade monter en nous jusqu’à notre tête qui va exploser !
Moi supérieur : Pourquoi tu réagis de la sorte ?
Moi : Je suis très en colère. Il doit assumer sa responsabilité, il a failli me tuer et l’autre m’a barré le passage.
Moi sup : Penses-tu qu’avec ta réaction tu vas pouvoir changer les autres ?
Moi : Oui, ils doivent assumer leur responsabilité, ils sont tous coupables !
Moi sup : Ainsi, avec ta réaction, ces conducteurs, dorénavant, vont respecter le code de la route, tu as pu les changer et ils vont devenir responsables parce qu’ils sont coupables.
Moi : Honnêtement, je ne pense pas qu’ils vont réellement changer car si c’était le cas, il y a belle lurette, on aura des citoyens modèles qui respectent tout.
Moi sup : Tu ne peux donc pas changer les autres, alors pourquoi cette réaction ?
Moi : Si je n’évacue pas cette colère, j’explose et donc ça me fait du bien.
Moi sup : Est-ce que ça te fait vraiment du bien ? Regarde un peu ton visage qui passe du rouge au blanc, tantôt tu es énervée, tantôt tu as eu peur de te faire écraser. Aussi, tu respires fortement comme si tu as fait un 100 mètres. Est-ce que cette réaction te fait sentir réellement bien ?
Moi : Ce que je veux dire, cette colère ne doit pas rester en moi et je dois l’évacuer et ce sont eux les responsables de mon état actuel.
Moi sup : Pourquoi alors évacuer cette colère à travers l’autre, si tu ne peux pas réellement le changer et ça ne te fait pas du bien ? Au contraire, ça te rend malade et prisonnière de ce genre de comportement. Certes, il est très important de ne pas réprimer ce qu’on ressent mais il faut aussi apprendre à savoir l’exprimer. N’as-tu pas le choix de l’évacuer autrement sans te faire du mal et faire du mal à l’autre. Au final, l’autre n’a pas réellement de problème avec toi car cette situation aurait pu être produite avec n’importe quel autre individu. Ces personnes sont-elles réellement responsables de ton état actuel ? Est-ce que ce sont eux le vrai problème ? Ce n’est pas plutôt l’interprétation que ton mental a faite de cette situation en accusant les autres de te faire sentir de la sorte, ou bien c’est la peur qui t’a faite réagir ainsi. Es-tu une victime ?
Moi : Ok, j’ai compris. J’ai toujours réagi de la sorte face à une situation stressante et mon corps s’est habitué à ce genre de comportement. Je suppose que c’est automatique chez moi et j’actionne un bouton qui me fait réagir de la sorte.
Moi sup : Oui, cette colère est inconsciente et bien enfouie en toi. Tu n’as pas appris depuis ta tendre enfance à gérer cette colère. Tu as appris soit à la réprimer soit à la déverser sur les autres. Ton mental ou ton égo te fait croire que c’est l’unique moyen de t’en débarrasser pour te sentir bien. Toutefois, cela est erroné car tu réponds à une situation stressante par une réaction encore plus stressante – colère – qui ne te fait pas du bien et qui même empire la situation initiale. Tu ne fais que résister à ce qui s’est déjà passé en choisissant de te mettre en colère. Il y a aussi une ou des peurs derrière cette colère, la peur d’être blessée car, en somme, nous voulons tous être aimés et de plus tu aimes la vie, tu ne veux pas mourir.
Moi : Attends, attends, un peu ! Si je résume bien, j’ai besoin d’être colérique face à une situation stressante pour me sentir bien et aimée ! Oui, ma colère cache une peur car il a failli m’écraser. L’autre m’a barré la route et c’est de l’irrespect, donc c’est de la peur d’être non considérée comme une personne à part entière. Ainsi, si j’ai bien compris mon corps a besoin d’une bonne dose de cortisol face à une situation déjà très stressante pour me faire sentir bien ? Puis, mon mental me fait croire que si je ne déverse pas ma colère, je vais exploser et ce n’est pas bien pour moi !
Moi sup : Es-tu une victime pour tout ce qui t’arrive ?
Moi : C’est quoi ce délire ! Le stress me fait du bien en étant colérique dans cette situation ! De plus, je ne peux pas changer l’autre et c’est lui le problème ! C’est-à-dire que réellement, je ne peux pas trouver une solution à ce problème ? Je suis la victime d’un problème que je ne peux pas résoudre !
Moi sup : C’est insane, n’est-ce pas ? Si on inversait l’ordre des choses et qu’on recommençait dès le début. Si je ne peux pas changer l’autre, c’est que je peux me changer moi-même, n’est-ce pas ?
Moi : oui, j’ai ce pouvoir.
Moi sup : L’autre n’est pas le problème et je ne suis pas la victime puisque j’ai le choix de choisir mes pensées et mes émotions. L’autre n’est pas le responsable, je suis l’unique responsable de mes réactions et de mes émotions face aux différentes situations. J’ai un immense pouvoir pourquoi alors m’en passer et le donner aux autres. C’est très difficile d’assumer son entière responsabilité mais tout commence par là pour reprendre le contrôle de sa vie.
Moi : Reste alors à savoir comment faire pour évacuer tout ce stress, cette colère, cette peur, sans blesser personne, ni moi, ni l’autre ?
Moi sup : je te l’avoue, au début ce n’est pas facile car on répond du tac au tac, de façon automatique. C’est un programme subconscient qui se joue. Il y a des croyances profondes qui sont ancrées en nous et qui sont limitantes. Ces croyances représentent des barrières dans ton mental et auxquelles l’égo, l’identité que tu t’es construite, s’attache pour continuer d’exister. Par exemple, tu crois que le conducteur qui t’a barré la route en t’empêchant de sortir, t’a manqué de respect. Ainsi, en criant et en hurlant dessus, tu vas pouvoir récupérer ce respect. C’est-à-dire, tu crois que le respect s’obtient par la force. Aussi, tu crois en déversant ta colère sur l’autre que ça va acheter ta paix d’esprit et ta santé. C’est-à-dire que la négativité dissipe tout malaise. Tu accuses l’autre de tous tes malheurs et tu te sens la victime puisque c’est l’autre qui a provoqué cet évènement. Tu crois que c’est toujours une source extérieure à toi qui est responsable de tes propres malheurs, ressentis et pensées. Tu as oublié que c’est toi qui as décidé de te considérer comme la victime et que tu as fait le choix en donnant le bâton aux autres pour te mettre en colère, te faire souffrir, te rendre triste, etc. C’est toujours l’autre et pas toi, n’est-ce pas ? D’après toi, les autres sont l’élément déclencheur de ce que tu ressens. Cependant, en réalité, tu ne vois pas les évènements tels qu’ils sont réellement, tu les colories avec tes croyances et tes expériences du passé. Ne plus être en réaction face à nos émotions, mettra de la distance pour se servir de ces dernières afin de mieux penser et réfléchir. Tu apprendras ainsi à ressentir cette émotion et non à la réprimer pour la transmuter en une émotion plus bénéfique pour toi. C’est une marque d’amour envers soi. Nous avons le choix de décider ce que nous voulons sentir à moins que tu délègues cela à quelqu’un d’autre.
Moi : Comment faire concrètement pour remédier à cela ?
Moi sup : Tu as déjà fait un grand pas en prenant conscience que ton mental ou ton égo s’accroche à certaines croyances qui te bloquent dans un état perpétuel de souffrance et d’illusion. C’est toi qui as choisi inconsciemment de réagir de la sorte et tu n’es pas coupable. La première chose est la prise de conscience car sans prise de conscience pour assumer ta responsabilité, tu ne seras pas encore prête afin d’appliquer les techniques et changer tes croyances et tes habitudes. Si tu te sens prête, tu pourras apprendre à t’observer et observer tes réactions face aux situations stressantes. La communication est maître mot pour savoir comment exprimer tes ressentis à l’autre. Une communication axée sur nous et non sur ce qu’a fait l’autre. Si tu veux, tu peux lui dire que vous trouvez inacceptable ce qu’il a fait sans le blesser, te blesser et décharger ton agressivité sur lui. C’est toi qui gères tes émotions et non l’autre qui gère les tiennes en les lui lançant à la figure. Comme point d’ancrage, avant de t’exprimer, par exemple, tu peux observer ta respiration et commencer à la ralentir. Tu envoies alors un signal à ton corps, à ton système nerveux, pour se calmer. Tu dois t’exercer avant que les situations n’arrivent, en les simulant. On a choisi, aujourd’hui, une situation difficile pour toi. Tu peux commencer avec les petites choses qui t’agacent et t’irritent ou te font perdre patience. Ta perception actuelle te fait voir les choses qui t’arrivent comme personnelles et tu te sens donc attaquée par l’autre. Alors, qu’en réalité, il n’y a rien de personnel là-dedans. Cela aurait pu arriver à n’importe quel autre individu. Avec de la pratique, cette situation sera perçue comme elle l’est réellement, sans attaque envers ta personne et sans laisser des impressions sur toi car elle va passer à travers toi sans heurter tes barrières mentales. En réalité, seul le faible qui a peur se croit être attaqué pour se défendre. Tu verras alors toute situation similaire comme une occasion pour t’exercer à reprendre ton vrai pouvoir. Ainsi, tu prends de la distance avec ce que te dit ton mental ou ton égo et il n’aura plus l’emprise sur toi. Tu ne vas pas réussir au début, tu dois pratiquer assez souvent et persévérer. Même si tu retombes dans les mêmes réactions, accepte cela et surtout ne te culpabilise pas. Tes efforts payeront à la fin. Fais appel à moi et je suis toujours à tes côtés pour t’aider à faire ton travail.
Moi : Merci, je vais essayer cela et j’espère persévérer mais je dois trouver le temps !
Moi sup : Ah oui, pourquoi ? As-tu de mieux à faire ? Tant que tu n’as pas réussi à gérer ces émotions, la vie, son temps est infini, elle te ramènera plusieurs situations jusqu’à ce que tu puisses les dépasser. Le choix t’appartient toujours, tu es l’unique maître de ta vie.
Moi : Ok. A la prochaine !
Moi sup : N’oublie pas, nous sommes au-dessus de de ce que l’on ressent. Prends soin de toi !