Les plantes ou la nature, en général, nous entoure de partout et nous savons très bien qu’elle n’est pas là par hasard. C’est grâce à elle, qu’on arrive à respirer, manger, nous soigner, nous relaxer…. Si nous remontons à la source des choses, nous faisons partie de cette nature. Ainsi, comme les choses sont parfaitement bien faites, tout se trouve à notre disposition. De ce fait, on n’a pas à chercher très loin d’elle pour mener une vie saine.
Je m’intéresse dans cet article aux plantes médicinales car j’ai récemment travaillé sur un projet de valorisation et de transformation des plantes aromatiques et médicinales et à m’accoutumer à leur usage. D’ailleurs, j’ai été fascinée par leur potentiel naturel curatif, préventif et pas coûteux. Un potentiel, malheureusement, délaissé par notre société moderne mais qui est en train de prendre de plus en plus d’essor actuellement. Mais pourquoi alors, il n’y a pas un intérêt grandissant par la « mainstream science » pour ce type de thérapie, bien qu’elle est en plein essor ?
En effet, on veut toujours des solutions rapides. On n’a pas le temps de repenser à notre mode de vie. Alors, d’une part, on ne peut pas breveter les plantes naturelles, ce qui constitue une grande perte d’argent pour les Big Pharma. D’autre part, si on arrête de tomber malade ou si le nombre de maladies diminuent, cette machine serait endommagée. Cette machine ne peut fonctionner que sur le concept de « la maladie » et non de « la santé ». Pourquoi alors dépenser de l’argent dans des études scientifiques sur des plantes médicinales peu coûteuses, qu’on ne peut pas breveter, surtout si ce concept promeut plutôt la santé, la prévention et non la maladie ?
Attention, ici, je ne dis pas que les médicaments chimiques n’ont pas aidé à guérir des maladies, ça serait de l’ingratitude. Mais, plutôt, nous sommes arrivés à un stade où beaucoup de tort a été causé par les Big Pharma. Ainsi, les scandales sanitaires et les controverses fusent et ils ont fait beaucoup de dégâts et de morts. Pour n’en citer que quelque uns de ces scandales et/ou controverses et d’autres sont à venir (vous pouvez faire votre propre recherche) : Varénicline, Mediator, Vaccin contre la Polio, Vaccin contre le H1N1, Thalidomide, Distilbène, Vioxx, Diane 35, Dépakine, Isoméride, Stalinon,…..
De là, après la mise sur le marché de ces médicaments pendant des années et suite à la mesure, à postériori, des dommages, on vous dit juste « on ne savait pas, pardon ». Puis, on retire les lots et Big Pharma paye une amende (dérisoire par rapport aux gains). Toutefois, plusieurs familles et plusieurs vies ont été détruites entre temps.
Ici, je ne veux que proposer d’arrêter ce cycle et qu’on soit responsable de notre propre santé (physique, mentale et émotionnelle). D’ailleurs, on ne peut pas accuser l’autre si l’on consent à ses actes, tout en sachant que nous sommes l’unique responsable de ce qui nous arrive.
Revenons alors aux plantes médicinales. On ne va pas réinventer la roue, car les grandes civilisations d’antan, telle que les pharaons, l’antiquité grecque, romaine, la médecine arabo-persane, chinoise, ayurvédique,…utilisaient des plantes pour traiter les maladies. D’ailleurs, le plus vieux texte qui traite des plantes médicinales est une tablette de l’ère sumérienne et datant de plus de 4000 ans [1]. La médecine qu’on qualifie de traditionnelle est une médecine très proche de la nature humaine et elle n’est qu’alignée avec ses besoins innés.
Et comme la nature fait bien les choses, chaque pays et chaque région dispose de ses propres plantes médicinales adaptées aux spécificités de la région. Ce patrimoine naturel de plantes et d’herbes constitue une pharmacie qu’utilisent les herbalistes, les phytothérapeutes, les guérisseurs, les chamans,… selon les croyances et les traditions des populations.
Hippocrate qui est considéré comme le père fondateur de la médecine moderne a dit : « Il est plus important de connaître le malade que la maladie dont il souffre. » Cela explique, pourquoi les phytothérapeutes, qui ne jouent pas le rôle de psychothérapeutes, doivent poser plusieurs questions aux malades quant à par exemple le type de la douleur et l’organe associé car chaque plante est spécifique pour une partie du corps, la nature de la douleur (aigue, intermittente, ….), y a-t-il un événement marquant dernièrement ou par le passé, l’alimentation, les exercices physiques, etc. Par-delà, le remède va être spécifique et adapté au malade.
J’ai, ainsi, découvert que traiter les patients avec des plantes médicinales constitue une approche holistique centrée sur le patient et non sur la maladie. Bien évidemment, si le problème est purement physique (fracture, ….) et nécessite une chirurgie, les plantes médicinales ne sont pas appropriées dans ce cas. En revanche, la phytothérapie n’est pas basée sur un processus mécanistique comme pour la médecine conventionnelle. Il n’y a pas un seul remède généraliste par exemple pour le mal de tête ou la douleur. D’ailleurs, c’est plus complexe, puisque l’approche est centrée sur le patient et non sur la maladie. De ce fait, c’est tout un art de jongler avec les plantes sur un plan archétypal. De plus, la médecine conventionnelle et non conventionnelle devraient travailler en synergie car parfois l’une peut-être meilleure que l’autre.
Il existe alors des plantes qui agissent sur le plan physique et mental également. Par exemple, les plantes adaptogènes, permettent d’augmenter la résistance de l’organisme afin qu’il s’adapte aux stress physiques et psychologiques. On peut citer le Tulsi ou le Basilic Sacré et le Ginseng de Sibérie qui ont un effet équilibrant et relaxant pour le mental. Aussi, il y a les plantes toniques qui offrent une prise en charge d’états de fatigue passagers, telles que le Thym et l’Échinacée.
Les plantes médicinales sont alors transformées et valorisées sous différentes formes galéniques pour un usage thérapeutique. Différentes parties des plantes sont utilisées. De même que leur essence, par exemple, chez les Maya, va au monde spirituel sous forme d’offrandes. Aussi, les peuples autochtones les utilisent lors de cérémonies de purification (Smudging [2]) et à des fins médicales. Des recherches scientifiques ont montré que la fumée produite à partir de la fumigation des plantes produit des ions négatifs. Ces derniers vont se lier à des ions positifs dans l’air/environnement tels que les virus, les bactéries, la poussière,…. D’ailleurs, ce phénomène est connu sous le nom de « fumée médicinale ». Par exemple, brûler de la sauge permet d’éliminer plus de 94% de bactéries dans l’air [3].
Voici les formes communément utilisées pour les plantes médicinales :
- Les tisanes
- Les huiles essentielles
- Les poudres
- Les hydrolats
- Les élixirs floraux
- Les macérats en gemmothérapie [4]
- Les teintures mères
- Les extraits de plantes
Dans cet article, je ne donne ni des recommandations, ni des indications pour la prise de ces différentes formes. Je souhaite partager avec vous, ce que j’ai appris de certains experts [5],[6] et/ou de la littérature. Vous pouvez par vous-même effectuer vos propres recherches. D’ailleurs, je vous recommande de consulter un médecin en phytothérapie ou un spécialiste en la matière car les traitements peuvent varier d’une personne à une autre. Voici quelques petits exemples d’utilisation de plantes médicinales pour différents axes thérapeutiques.
Maux de tête et migraine : en prévention, il est possible d’avoir une routine journalière en buvant des tisanes de Grande Camomille ou de Pétasite. Lors de l’apparition des premiers symptômes (et pas après, sinon ça ne marche pas), on peut boire du gingembre en poudre diluée dans de l’eau.
Sommeil : la Valériane apaise le système nerveux et permet de lutter contre l’insomnie. Les racines de cette plante permettent de rééquilibrer le sommeil. On peut la boire en tisane ou la prendre sous d’autres formes. Il y a aussi le Kava, l’Avoine, la Passiflore, …
Douleurs gastro-intestinales : la Mélisse permet d’apaiser les troubles nerveux et digestifs. On peut la prendre sous forme de tisane, en extrait liquide ou en teinture. La Verveine, le fenouil permettent aussi de faciliter la digestion et se prêtent bien à l’infusion.
Booster le système immunitaire : Huile de Nigelle, Macérât de Bourgeons de Cassis, l’huile essentielle d’Eucalyptus, de Gingembre, l’Origan….permettent d’augmenter l’immunité et la résistance globale de l’organisme.
De la ménarche à la ménopause : le Chorydalis est une plante qui permet d’atténuer les douleurs menstruelles et peut se boire sous forme de tisane. Le Shatawari est une plante connue dans la médecine ayurvédique pour soutenir la santé du système reproducteur chez la femme. Elle permet de maintenir l’équilibre de la physiologie de la femme pendant et après la ménopause. En poudre, on peut l’ajouter à plusieurs sortes de boissons.
Perte de poids : la poudre de Cladodes (raquette) des Figues de Barbarie ou Nopal possède les propriétés de coupe faim. D’ailleurs, le Nopal était déjà utilisé par les aztèques pour abaisser le taux du sucre dans le sang.
Cancers : plusieurs études ont montré que le Magnolia, le Chardon-Marie, la Brunelle, Rhodolia, les Scutellaires permettent de freiner la croissance et la prolifération de différents types de tumeurs.
Mental et éveil de conscience : le Tulsi ou Basilic Sacré, Gotu Kola, l’huile essentielle de Lavande, Pois de Mascate, Romarin, Cacao, Bobinsana… favorisent la clarté mentale et améliorent la mémoire et l’énergie.
Bien évidemment, il existe des centaines de plantes médicinales qui agissent au niveau de différents axes thérapeutiques, tout dépendamment des parties utilisées de la plante. Il est toujours conseillé, surtout pour des maladies chroniques, de consulter un spécialiste car le traitement avec les plantes est bien spécifique et adapté à chaque personne. L’art de jongler avec les formules est les mélanges des plantes ne date pas d’aujourd’hui. Fort heureusement, cette médecine revient à la charge et de plus en plus d’adeptes se tournent vers le naturel. D’ailleurs, aller vers une médecine intégrative qui inclut les plantes ou leurs produits dérivés, pour soutenir les thérapies conventionnelles, offrira un traitement complet au patient. Néanmoins, travailler avec les plantes exige aussi une approche écoresponsable pour ne pas détruire la faune et la flore, notre terre, notre planète mère.
[1] M. Jean-Michel. Traité pratique de phytothérapie. Éditions Grancher, 2017. 623p.
[2] Une ancienne tradition utilisée à travers le monde pour aider à nettoyer et à équilibrer l’espace et l’énergie qui nous entourent en brûlant certaines plantes.
[3] C. Nautiyal et al. Medicinal smoke reduces airborne bacteria, J. Ethnopharmacol., 2007
[4] La gemmothérapie utilise les tissus embryonnaires végétaux pour prévenir et traiter les problèmes de santé. Elle est communément appelée la « médecine des bourgeons ».
[5] The future of Plant Medicine Summit 2021 – https://plantmedicinesummit.com/
[6] Plantes et Cancers – Risques et bénéfices – Abbaye de Villiers, 2021, https://villers.be/fr/congres-plantes-cancer