Qui Commande le Cœur ou le Cerveau ?
Qui Commande le Cœur ou le Cerveau ?

Qui Commande le Cœur ou le Cerveau ?

Cœur ou Cerveau ? Ça ressemble à une lutte mais qui commande ? La clarté dans la prise de décision, l’apprentissage, la mémorisation, la motivation, la gestion de nos émotions et de nos pensées sont-elles uniquement contrôlés par notre cerveau ou aussi par notre cœur ? Le cœur peut-il fonctionner indépendamment du cerveau ou reçoit-il les commandes de ce dernier ? Devons-nous nous fier à notre cerveau, à nos instincts ou à notre cœur ?

Nous savons pertinemment que le cœur ne se trompe jamais, alors intéressons-nous à cette intelligence de près pour comprendre comment elle fonctionne et interagit avec le cerveau.

1. Le Cerveau

Tout d’abord, essayons rapidement de définir le cerveau, d’un point de vue physique. A la fin des années 60, le neurobiologiste Paul MacLean a établi la théorie du cerveau triunique. En effet, nous avons trois cerveaux qui communiquent constamment entre eux. Ces derniers nous permettent d’interpréter et d’interagir avec notre environnement extérieur et intérieur :

Néocortex : il se situe au-devant du cerveau. C’est la partie qui nous permet d’analyser, de raisonner, d’apprendre, de traiter les données et de forger les connexions synaptiques entre les neurones pour former des réseaux. C’est le cerveau qui pense et qui transmet les données aux autres cerveaux.

Cerveau limbique : cerveau émotionnel (siège des émotions). Il abrite notre système nerveux autonome, responsable de la régulation de nos gènes et des fonctions automatiques telles que la sudation, la digestion, la glycémie, etc. C’est le cerveau chimique qui va instruire notre corps avec les hormones et les molécules chimiques nécessaires. Il mémorise et participe à l’apprentissage.

Cerveau reptilien : c’est le cerveau archaïque qui s’active pour assurer notre survie. Ce cerveau s’active même si on n’est pas face à un danger de mort imminente. C’est à dire qu’il ne fait pas la différence, si on est face à un lion ou face à une situation stressante dans notre vie. D’ailleurs, sa réponse immédiate est de nous amener à fuir, à combattre ou à rester figé.

Le néocortex est le cerveau le plus évolué. Ce dernier tempère notre cerveau limbique pour ne pas être emporté par nos émotions. En outre, notre cerveau émotionnel régule le cerveau archaïque. D’ailleurs, le cerveau limbique et le cerveau reptilien aiment jouer. Ce qui explique, chez l’enfant, le côté ludique. L’enfant aime beaucoup jouer et le jeu c’est sérieux pour lui. L’enfant n’arrive pas à gérer ses émotions et à raisonner puisque le néocortex est encore immature, alors que le cerveau limbique et le cerveau archaïque sont développés.

On a souvent entendu dire qu’avec l’âge, nous perdons nos facultés mentales et beaucoup de nos neurones meurent. Ceci n’est pas vrai car il y a toute une science nommée la Neuroplasticité qui inclut :

– La Neurogenèse : la production de nouveaux neurones au sein du cerveau de l’adulte et même âgé ;

– La Synaptogénèse : la création de nouvelles connexions entre les neurones.

Ainsi, avec la neuroplasticité, on peut renforcer nos réseaux neuronaux et remodeler ou modifier nos connexions neuronales en fonction de notre environnement et de nos expériences.

Notre mental, notre état d’esprit, ne vieillit pas.

2. Le Cœur

Le cœur est notre centre créatif et dispose de sa propre intelligence. Par exemple, un anonyme a dit : « il faut avoir un cœur solide pour aimer, mais il faut un cœur plus fort pour continuer à aimer après avoir été blessé ». Ainsi, notre cœur fait partie du processus de résilience et de la gestion de nos émotions.

Aussi, Carl Jung a énoncé : « Si vous allez penser, amenez votre cœur avec vous. Si vous allez aimer, amenez votre tête avec vous. L’amour est vide sans la réflexion, la pensée est creuse sans l’amour ». Ceci nous laisse penser qu’ensemble le cœur et le cerveau nous amènent vers la clarté. Qu’en dit alors la science à propos de cela ?

En 1991, les travaux du Dr Armour [1] ont démonté que le cœur dispose de 40.000 neurones similaires à ceux du cerveau et elles fonctionnent indépendamment de ce dernier. Ces neurones ont la faculté de penser, mémoriser, sentir et apprendre. Le cœur dispose de son propre cerveau. L’intelligence du cœur envoie des commandes au cerveau et un dialogue bidirectionnel est établi entre les deux organes. C’est-à-dire que chacun affecte la fonction de l’autre.

En d’autres termes, non seulement le cœur répond au cerveau, mais le cerveau répond continuellement au cœur. D’ailleurs, le cœur converse plus avec le cerveau puisque 90% des voies afférentes montent du cœur au cerveau à travers le nerf vague. Le cœur envoie plus de signaux au cerveau qu’il n’en reçoit.

Par exemple, chez le fœtus le cœur se développe et commence à battre avant la formation du cerveau. La mort cérébrale n’induit pas automatiquement l’arrêt du cœur. Toutefois, l’arrêt du cœur stoppe toutes les fonctions du corps.

Les signaux cardiaques ont un effet significatif sur la fonction cérébrale. Elles influencent le processus émotionnel ainsi que les facultés cognitives supérieures telles que l’attention, la perception, la mémoire et la résolution de problèmes, c’est-à-dire notre performance.

Notre cœur, n’est pas uniquement une pompe cardiaque. Il dispose aussi de cellules qui secrètent des hormones et des neurotransmetteurs tout comme le cerveau et notre système endocrinien. Par exemple, il secrète une hormone nommée peptide atrial natriurétique qui inhibe la production de l’hormone du stress, le cortisol [2].

3. Cerveau et Cœur

L’effet de l’activité cardiaque sur la fonction cérébrale a fait l’objet de nombreuses recherches au cours des 40 dernières années. L’institut HeartMath [3] a mené plus de 30 ans de recherche scientifique sur la psychophysiologie du stress, des émotions, les interactions entre le cœur et le cerveau et la bio-communication cœur à cœur. A cet effet, l’Institut a développé des outils et des techniques qui permettent d’accéder à notre intuition et à l’intelligence de notre cœur.

Le cœur communique avec le cerveau et le corps à travers quatre voies [4]:

– Neurologique (système nerveux),

– Biochimique (hormones),

– Biophysique (onde de pouls),

– Energétique (champ électromagnétique)

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Le cœur génère un champ énergétique qui nous relie au champ unifié (lire Champ Quantique : Y-a-t-il un lien qui nous unit ?) et le cœur guide nos prises de décision. Notre centre cardiaque permet d’émettre des vibrations élevées grâce à des émotions telles que l’amour, la gratitude, la complétude, l’unicité, la compassion et la joie. Il émet aussi des vibrations de basses fréquences à partir d’émotions de haine, d’envie, de jalousie et de colère.

Lorsqu’on active notre cœur en ressentant des émotions élevées on produit un champ magnétique qui atteint 3m si ce n’est plus car la technologie actuelle ne permet pas de mesurer un champ au-delà de 3m. Le cœur produit un champ magnétique et un champ électrique respectivement 100 fois et 60 fois plus  grand que celui du cerveau [4].

Cohérence cérébro-cardiaque

L’institut HMI a beaucoup étudié le concept de la cohérence cérébro-cardiaque. Ce concept concerne l’harmonisation entre le cerveau et le cœur en combinant une intention (le cerveau) et une émotion élevée (le cœur). Cette cohérence permet de changer notre énergie en accédant à l’intelligence intuitive du cœur. En ressentant des émotions élevées et en gardant cet état on devient plus résilient face aux situations externes. Notre vision s’éclaircit lors de notre interaction avec notre environnement et cela aiguise toute prise de décision.

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Les émotions que nous ressentons affectent notre système cardiaque et en changent le rythme cardiaque. Des émotions de colère, de rancœur, de haine vont représenter un rythme cardiaque incohérent. Alors que des émotions telles que la gratitude, la joie, la compassion, l’amour produisent des rythmes cohérents. Il faut mentionner ici, qu’il ne faut pas nier de sentir des émotions de stress, de peur etc. car elles apportent un message avec elles. Savoir gérer ce type d’émotions est la clé pour devenir plus résilient face aux situations stressantes. Par contre, sentir ces émotions pendant de très longues périodes, qui peuvent s’étendre de 1 jour, à des mois, à des années, affecte notre santé et la dégrade.

Dans une série de recherches ultérieures, on découvrit que toutes les informations sont transmises au moyen de nos émotions et de nos croyances (je vous invite à lire ma synthèse du livre Molecules of Emotion). Les émotions ressenties dans notre cœur ont une incidence sur notre manière de penser.

D’ailleurs, ceci explique le fait que durant le stress et lorsqu’on ressent des émotions négatives, le rythme cardiaque devient incohérent et les signaux neuronaux envoyés du cœur au cerveau inhibent les fonctions cognitives supérieures. Ainsi, on limite notre manière de penser, de raisonner, de prendre les bonnes décisions puisque les signaux envoyés au cerveau ne font que renforcer l’expérience négative. Toutefois, lorsque le rythme cardiaque est cohérent, en ressentant des émotions positives (joie, compassion, appréciation, amour), les signaux reçus par le cerveau créent une harmonisation entre les deux organes et rend notre corps cohérent. Par ailleurs, ça force de manière positive notre manière de penser, ce qu’on ressent et notre manière de réagir. C’est ainsi qu’une cohérence cardiaque induit une cohérence cérébrale et notre corps devient plus cohérent.

J’aime cette phrase tirée de « Science of the Heart » [4] qui explique l’importance de la cohérence cérébro-cardiaque. Au final, la collaboration entre le cœur et le cerveau est la clé pour nous rendre plus cohérent :

« De notre compréhension actuelle des réseaux de rétroaction élaborées entre le cerveau, le cœur et le système mental et émotionnel, il devient clair que la lutte séculaire entre l’intellect et l’émotion ne peut pas être résolue par la domination de l’esprit sur les émotions, mais plutôt en augmentant l’équilibre harmonieux entre le système mental et celui émotionnel. »

4. Synchronisation : rythmes cardiaques et cérébraux

L’Institut HMI a conduit aussi des études [4] sur la synchronisation des rythmes cardiaques entre les personnes. Ils ont par exemple découvert, durant le sommeil, une parfaite synchronisation des rythmes cardiaques chez les couples qui vivent ensemble depuis longtemps. Aussi, ils ont pu mesurer la communication biomagnétique entre les personnes et leurs animaux sans qu’ils soient en contact physique. Une cohérence cardiaque chez la personne a amélioré la cohérence cardiaque chez l’animal. De même, ils ont observé la synchronisation des ondes cérébrales de la mère avec le rythme cardiaque de son bébé, sans contact physique, juste en portant attention à ce dernier.

Cela confirme encore que le champ quantique transporte nos émotions et nos pensées puisque nous n’en faisons qu’un avec lui. Ce champ nous confère aussi ce que j’appelle les dons de télépathie (lire Télépathie : êtes-vous télépathe) parmi lesquels celui de la profonde intuition.

5. Bienfaits

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En conclusion, il existe une communication bidirectionnelle entre le cœur et cerveau. Aussi, le cœur envoie plus de signaux au cerveau et converse plus avec ce dernier.

En ressentant des émotions telles que l’amour, la compassion, la gratitude, on crée une cohérence cardiaque qui influence la cohérence cérébrale. Cette cohérence cérébro-cardiaque a différents avantages en rendant notre corps cohérent et en affectant positivement notre état d’esprit.

Par exemple, la méthode Dispenza (lire ma synthèse du livre Devenez super-conscient) utilise la technique de la cohérence cardiaque pour créer chez ses étudiants un état de référence émotionnel stable et durable, indépendamment des conditions extérieures. Cela va favoriser une expression génétique plus saine en ressentant des émotions élevées et prolongées.

En addition, voici quelques autres bienfaits de la cohérence cérébro-cardiaque :

–         Clarté dans la prise de décision,

–         Accès à une intuition profonde,

–         Réduction de stress, d’anxiété et de burn-out,

–         Favoriser l’empathie et l’amélioration de nos relations,

–         Super-apprentissage,

–         Super-mémorisation,

–         L’accès à notre subconscient.

Avant de finir, je voudrai juste ouvrir une petite parenthèse sur notre deuxième cerveau, notre intestin. Certes, ce centre nous alerte face à un danger et nous aide dans la prise de décision. Ce centre a pour rôle d’assurer notre sécurité. Ainsi, face à certaines situations qui nous sortent de notre zone de confort, ce deuxième cerveau va baser sa décision sur la peur d’aller vers quelque chose de nouveau. Cette décision fondée sur la peur et sur notre protection peut dans certains cas nous être non favorable.

Nous savons tous que le cœur ne se trompe jamais. Faire confiance à ce dernier en le laissant toujours ouvert crée une cohérence cérébrale. Cette harmonisation entre ces deux organes engendre un état d’homéostasie dans notre corps et nous guide toujours vers la bonne issue.

Enfin, je vous laisse méditer sur cette citation :

Ce n’est pas l’intensité, c’est la durée d’un grand sentiment qui fait l’homme supérieur.

Nietzsche

[1] J. A. Armour, Anatomy and function of the intrathoracic neurons regulating the mammalian heart, in Reflex Control of the Circulation, I.H. Zucker and J.p. Gilmore, Editors. 1991, CRC Press: Boca Raton. p. 1-37

[2] A. Strohle, et al., Atrial natriuretic hormone decreases endocrine response to a combined dexamethasone-corticotropinreleasing hormone test. Biol Psychiatry, 1998. 43(5): p. 371-5.

[3] www.heartmath.org

[4] R. McCraty, Science of the Heart, Exploring the role of the heart in human performance, Vol. 2, HeartMath Institute, 2015.

Credit : Photo by Jesse Orrico, Robina Weermeijer, Jae Bano on Unsplash

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