Es-tu résilient ? Tu ne peux le savoir que lorsque la vie te bouscule et non lorsque tout va bien. Ta capacité d’adaptation aux défis de la vie est une mesure de ta résilience.
Définition
La résilience est la capacité et le processus dynamique de surmonter de manière adaptative le stress et l’adversité tout en maintenant un fonctionnement psychologique et physique normal [1].
La résilience est la capacité de faire face, s’adapter et se remettre d’un trauma ou d’un événement désagréable. C’est un concept qui date de plus de 5000 ans dans le Tai Chi et le Yoga et auquel la science s’intéresse actuellement. Etre résilient, c’est pouvoir passer une belle journée malgré tout ce que nous endurons durant le travail, que cette personne ne cesse de nous importuner, etc. C’est-à-dire de connaître et d’allonger la durée de vie de notre disjoncteur sans qu’il saute ou grille. En somme, c’est d’être déjà prêt avec un réservoir plein d’énergie et qu’on peut rapidement remplir face à l’imprévisible. D’ailleurs, lorsqu’on est amoureux (de la vie, en couple, …) rien ne nous perturbe et on voit la vie en rose. De ce fait, notre réservoir de résilience déborde d’énergie et on ne tombe même pas malade !
Les gens résilients savent comment gérer le stress quotidien afin d’avoir un regain d’énergie. D’ailleurs, ils trouvent des stratégies pour réduire tout stress sur le plan mental, émotionnel et physique. En conséquence, ils sont capables de se remettre très rapidement des situations difficiles. Aussi, ils savent comment diriger leur énergie vers ce qui leur fait du bien.
Les gens résilients sont plus bienveillants par rapport aux autres et ils ont moins peur de faire face à la vie.
En effet, c’est la résilience qui fait la différence entre les personnes qui se remettent d’un trauma et d’autres non. La résilience est une condition sine qua non pour opérer tout changement en soi (ex : faire un régime, éliminer les sucreries, l’abus d’alcool, gestion du stress, ….).
1. Quelques Piliers de base
Il y a des caractéristiques de base pour la résilience à savoir la confiance en soi, l’optimisme, la capacité de résoudre les problèmes, l’ouverture d’esprit, etc. Aussi, il existe des piliers de base parmi lesquels on trouve :
Sommeil : durant le sommeil, l’opération de nettoyage du cerveau, connue sous le nom d’élagage, est activée pour éliminer les connexions non utilisées et favoriser l’apprentissage et la clarté dans la prise de décision. La qualité du sommeil est de loin plus importante que le nombre d’heures de sommeil. Avoir un sommeil profond réparateur, par exemple, sur une période de six heures, est beaucoup plus important que de dormir 8 à 10 heures en ayant moins de phases de sommeil profond. Le sommeil permet d’augmenter et d’améliorer notre résilience pour s’adapter à tout changement et pour gérer nos émotions. Plusieurs experts préconisent un bon sommeil réparateur entre 22h00 et 4h00 du matin.
Alimentation : l’absorption, la digestion et la détoxification du corps jouent un rôle important dans le renforcement de notre résilience. De même, notre manière de manger est aussi importante que ce que l’on mange de manière saine (fruits, légumes, ..). Manger calmement permet une meilleure digestion et absorption des aliments. A l’encontre, manger en étant stressé, en colère, irrité, ralentit la digestion et l’absorption des aliments voire la bloque. Ceci en réalité inhibe le fonctionnement du système nerveux parasympathique qui est responsable des fonctions de digestion et d’absorption des aliments. Par conséquent, ceci peut conduire à divers problèmes tels que la constipation, le reflux gastrique, ….
Exercices physiques : un corps bien oxygéné et qui bouge est un corps en santé et résilient. Grâce aux exercices physiques, on peut aussi détoxifier notre corps pour éliminer les toxines qui consomment beaucoup d’énergie. On récupère alors cette énergie. D’ailleurs, le sentiment de bien-être qu’on ressent est dû à l’augmentation de la quantité d’endorphines dans notre corps.
Gestion du stress : Le stress génère beaucoup de maladies et inhibe le bon fonctionnement de notre corps en affectant notre santé physique, mentale et émotionnelle. Lorsque nous ressentons de la colère, de la frustration et de l’angoisse, nous activons le système nerveux sympathique (SNS). Ce dernier est activé lorsque nous nous sentons en danger et nous sommes alors en mode survie – se battre ou s’enfuir. En revanche, lorsque le système nerveux parasympathique (SNP) est activé, nous nous sentons en sécurité. Savoir gérer notre stress et les émotions occasionnées face à une situation, revient à activer notre SNP. Par exemple, cela est possible à travers la respiration. En effet, ralentir la respiration affecte notre système nerveux central et tend à le calmer en stimulant le nerf vague qui est responsable de l’activation du SNP. Aussi, il faut tenir compte que la peur diminue notre résilience.
Responsabilité : On ne peut pas contrôler l’environnement extérieur, on ne peut que gérer notre attitude/réaction face à cela. Lorsque nous acceptons d’être l’unique responsable de gérer nos émotions et réactions, nous ne jouons plus le rôle de la victime. De là, nous réalisons que nous seuls, nous détenons le pouvoir de nous changer et ce n’est certainement pas l’autre qui a un contrôle sur nous. Plus on devient responsable, en ne blâmant pas le monde qui nous entoure, les autres, le gouvernement, etc., plus on apprend à mieux naviguer lors des situations difficiles. D’ailleurs, cela aiguise nos prises de décisions en choisissant les meilleures issues pour nous et pour notre bien-être.
2. Construire notre Résilience
On exposera ici quelques techniques pour renforcer notre résilience physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Il y en a beaucoup d’autres que vous pouvez même développer.
–> Physique
Pour augmenter notre résilience, on peut agir sur le plan physique. C’est-à-dire, on va faire en sorte de sortir notre corps de sa zone de confort en brisant certaines habitudes. Par exemple, exercer un jeûne intermittent, prendre des bains froids, se réveiller plus tôt le matin, briser toute addiction,…. sont toutes des stratégies pour augmenter notre résilience. En effet, sur le plan biologique, nos cellules vont recevoir des signaux imprévisibles de l’environnement et elles doivent faire face à cela. De là, elles vont se mettre au travail en créant de nouvelles cellules pour gérer un environnement imprévisible.
Nous aurons ainsi un métabolisme flexible, prêt à gérer l’inconnu et c’est ce qui renforce notre résilience. C’est une sorte de reprogrammation, un Biohacking du fonctionnement de notre corps physique. Par conséquent, le résultat est qu’on n’aura plus peur de sortir de notre zone de confort. D’ailleurs, ceci va affecter notre résilience sur le plan émotionnel et mental. Par exemple, on n’aura plus peur d’être affecté par l’opinion des autres. On devient l’unique responsable de gérer nos pensées et nos émotions.
L’objectif est de créer un changement soudain, pas énorme et rapide pour le corps. Notre corps a des capacités énormes sur le plan biologique et au niveau cellulaire pour s’adapter à l’environnement, en créant de nouvelles protéines et en modifiant l’expression de nos gènes. Par conséquent, tout stress qu’il soit physique ou émotionnel sera grandement bien géré.
–> Mental/Émotionnel
La méditation : elle permet d’améliorer la neuro-plasticité et d’équilibrer le fonctionnement des deux hémisphères du cerveau en renforçant le cortex préfrontal. Ce dernier joue un rôle important dans la gestion de nos émotions et dans la prise de décision – c’est l’adulte dans la boîte. D’ailleurs, c’est la partie du cerveau qui tempère et permet d’arrêter tout le brouhaha dans notre tête qui nous rend anxieux et nous fait sentir dans l’insécurité. C’est l’adulte qui prend le contrôle. Il nous fait sortir du mode de survie en stoppant le détournement de la prise de décision (hijacking) par l’amygdale [1]. Cette dernière renforce notre perception de la peur et nous retient en mode de survie. Ainsi, parfois, on agit à partir de l’amygdale et non à partir du cortex préfrontal, ce qui altère notre perception de voir les opportunités qui s’offrent à nous.
Activer le SNP : ceci a pour rôle de calmer le corps et de ralentir les fonctions qui dépensent beaucoup d’énergie. Ainsi, notre SNP agit comme un frein en nous faisant moins réagir au flux de pensées qui nous envahit et à ramener le corps dans un état d’homéostasie – on se sent en sécurité. Par exemple, des pauses de respiration profondes, des massages du globe oculaire permettent de stimuler le nerf vague qui joue un rôle important dans l’activation de notre SNP. Nous recentrer en trouvant notre calme renforce notre résilience.
La pratique des différentes techniques est nécessaire pour développer notre résilience par rapport à tout ce qui nous entoure. Prendre soin de notre santé mentale et émotionnelle doit être inclut dans notre mode de vie, dans ce monde agité.
La résilience mentale et émotionnelle permet une meilleure gestion des émotions et la clarté dans la prise de décision.
Et si vous n’êtes pas adepte de la méditation, faites toute sortes de choses quotidiennement qui permettent de vous centrer et de vous relaxez, telles que faire de la peinture, jouer de la musique, marcher, …., ou réservez du temps pour vous où vous ne faites absolument rien, juste vous reposer. Trouvez ce moment rien que pour vous et respirer. Le repos fait partie de la résilience pour éviter le risque de frôler le burn-out. Faites-en un rituel et prenez des petites pauses chaque jour.
Il faut intégrer ces pratiques dans notre hygiène de vie (comme les exercices physiques et l’alimentation) et être proactif. C’est un entraînement quotidien. Ceci ne veut pas dire, ok je vais essayer quelques semaines et si ça ne marche pas tant pis. Ce n’est pas ainsi que ça marche. Aussi, vous direz, je n’ai pas le temps. Mais c’est certain que vous ne trouverez pas le temps si vous le dites. Plutôt, je vous dirai de trouver ce temps, de l’allouer et de pendre un rendez-vous, sur votre calendrier, avec la personne la plus importante, vous-mêmes . Prendre soin de soi est important car en vérité, entre nous, on a toujours le temps mais on préfère l’allouer à autre chose (dormir, réseaux sociaux, télé, ….).
–> Physique/ Émotionnel/Mental/Spirituel
– Huiles essentielles : L’odorat est rattaché à la partie limbique du cerveau qui gère les émotions. Sentir et appliquer les huiles essentielles (exemples : clou de girofle, eucalyptus, …) ont un effet thérapeutique sur notre santé et favorisent notre résilience en équilibrant nos neurotransmetteurs [3].
– Ecriture : face à une situation négative, essayez d’écrire trois choses positives pour changer votre focus sur la situation et améliorer votre bien-être. Aussi, essayer de tenir un journal de gratitude, en écrivant ce qu’il y a de bon dans votre vie. Changer votre perception de voir les choses en les voyant comme des opportunités d’apprentissage.
– Bienveillance : à commencer par soi en évitant de ressasser les jugements et le passé – c’est une marque d’amour propre. Lorsqu’on est bienveillant avec soi-même, on peut le devenir aussi avec les autres (on ne peut donner ce que l’on n’a pas).
– Alimentation : manger d’une façon saine (fruit, légumes, …) affecte notre micro biome et réduit les inflammations dans notre corps. Notre micro biome joue un rôle important sur notre résilience et par-delà notre humeur et en prendre soin nous renforce mentalement et physiquement [4].
– Détoxification : la détoxification du corps permet d’éliminer les toxines accumulées et d’augmenter notre résilience et résistance aux maladies. Les toxines consomment de l’énergie et la résilience nécessite cette dernière. La détoxification physique (métaux, produits chimiques, etc.) et émotionnelle (lâcher prise de la colère, ressentiment, angoisse, etc.) consiste à aider les organes (foie, reins, poumons, etc.) pour effectuer leurs tâches convenablement et éliminer ce qui nous nuit.
– Cohérence cardiaque : Changer de position en amenant votre perception du mental vers le cœur. Essayer de relater un même évènement en parlant à partir du mental puis après en parlant à partir du cœur, vous verrez la différence. Focaliser votre attention sur votre cœur, respirez lentement, et générer un sentiment de calme pendant au moins une minute [5]. Cela va permettre au cœur de battre de manière cohérente, ce qui va créer une cohérence cérébrale. Ainsi, on devient plus centré, rationnel, créatif, équilibré, ce qui renforce notre résilience.
La résilience est un concept holistique incluant l’aspect physique, mental, émotionnel et spirituel. C’est une compétence à développer intérieurement tout en apprenant à la maintenir face aux aléas de la vie. Certes, il y a des personnes mieux équipés génétiquement pour être plus résilients mais la bonne nouvelle c’est qu’on peut, tous, atteindre cela. D’ailleurs, grâce à la neuroplasticité, on est capable de développer notre cerveau à tout âge puisqu’un cerveau bien développé est un cerveau résilient. Il est certain que le programme dont on est équipé depuis notre tendre enfance, 0-6 ans, affecte notre vie d’adulte mais cela est réversible (lire article Pourquoi doit-on s’intéresser à notre subconscient).
Renforcer notre cortex préfrontal, renforce aussi notre résilience pour prendre les bonnes décisions. Quand on devient plus résilient, on devient plus persévérant et on ne baisse pas les bras à la moindre occasion, c’est l’une des clés du succès.
De là, la résilience nous apprend à mieux gérer un trauma et de sortir de ce schéma de survie chaque jour. Il est vraiment essentiel de réduire le stress causé par les hormones de cortisol qui induisent des inflammations dans notre corps. D’ailleurs, ceci corrompt notre fonctionnement normal. Il faut aussi ne pas tomber dans l’extrême et générer une positivité toxique qui nous fait fuir de la réalité et nier nos ressentis. Il est essentiel de trouver un équilibre pour prendre le contrôle de notre vie. Les gens qui ont survécu à des guerres, à des génocides, …, qui ont su se réinventer et reprendre une vie normale et épanouie sont de bons exemples montrant de quoi nous sommes vraiment capables en tant qu’êtres humains.
Lorsque nous ne sommes plus en mesure de changer une situation, nous sommes mis au défi de nous changer nous-mêmes.
– Viktor Frankl –
[1] L’amygdale fait partie du cerveau limbique ou cerveau émotionnel. Elle contrôle la perception de nos émotions et elle prépare le cerveau à entrer en mode survie face à toute menace/peur.
[2] G. Wu et al. Understanding Resilience. Front Behav Neurosci. 2013; 7: 10.
[3] A. Sgoifo et al. Psychobiological evidence of the stress resilience fostering properties of a cosmetic routine. The International Journal on the Biology of Stress, Vol. 24, 2021.
[4] Bear T, et al. The microbiome-gut-brain axis and resilience to developing anxiety or depression under stress. Microorganisms. 2021 Mar 31;9(4):723.
[5] www.heartmath.org
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