Pourquoi doit-on s’intéresser à notre subconscient ?

Combien de fois vous vous–êtes dit : « la prochaine fois, je vais changer de comportement, je ne vais pas m’emporter de cette façon » ou « je vais tâcher de ne plus me culpabiliser parce que j’ai mangé plus qu’il ne fallait » ou « je vais tâcher d’accepter les opinions des autres, de ne pas me mettre sur la défensive et les attaquer pour me donner toujours raison » ou « la prochaine fois, je vais être plus calme face à la réaction de mon enfant »….

Je vous laisse continuer la liste car c’est certain que vous vous–êtes promis des choses mais au final, quand la situation se présente, on se déclenche comme un automate programmé et on fait tout le contraire. Si ça vous parle, sachez que tout cela n’est pas de votre faute. Ne culpabilisez surtout pas car on peut prendre les choses en main lorsqu’on comprend mieux ce qui se passe. On pourra alors poser les bonnes actions et modifier ces comportements et ces habitudes inconscientes.

1. Comportements, habitudes, identité

Depuis notre naissance, nous observons l’environnement qui nous entoure (parents, amis, famille, enseignants, société, télévision, …) et nous apprenons à construire le concept de notre identité à partir de cet entourage. Nous téléchargeons des programmes, surtout les premières années de notre vie, sans disposer réellement de filtres pour bannir tel ou tel programme.

En grandissant, on renforce encore ces programmes qui font maintenant partie de notre identité (habitudes, comportements, caractère). On se perçoit en fonction de ces programmes téléchargés depuis notre tendre enfance. Ces programmes ne sont pas forcément alignés avec ce que nous voulons réellement et qui nous voulons être.

Prenons le cas par exemple d’un enfant à qui on a collé l’étiquette de timide (sans qu’il en soit réellement ainsi) parce qu’il ne veut pas dire bonjour ou ne souhaite pas se sociabiliser. L’enfant, comme je l’ai déjà évoqué, ne dispose pas de filtres pour savoir si cela est vrai ou pas. Par conséquent, il va croire et grandir avec cette étiquette, s’affirmant qu’il est réellement ainsi. Ceci s’applique pour toute étiquette collée à l’enfant, telle que nul, colérique, mauvais, maladroit, bon à rien, …

De plus, lorsqu’on grandit, on va continuer à télécharger des programmes. Ces programmes s’imprègnent en nous pour devenir des comportements et des habitudes automatiques, tels qu’apprendre à conduire une voiture, notre addiction aux réseaux sociaux, etc. Ces programmes concernent différents domaines de notre vie : finances, santé, relations, etc. 

Que font ces programmes ?

Certains de ces programmes vont nous aider et d’autres vont nous freiner. Ceux qui ont grandi avec nous et qui constituent les fondations ou les piliers de notre identité sont ceux qui nous freinent le plus. D’ailleurs, pour dénicher un comportement ou une habitude automatique et inconsciente qui ne s’aligne pas avec nos rêves ou nos objectifs, il suffit d’observer le domaine de notre vie qui stagne. Il existe alors un programme dans ce domaine qui nous limite. Ce sont nos pensées et nos émotions, nos croyances, qui composent ce programme. Il est alors nécessaire de changer ces croyances par de nouvelles pour venir à bout de ce programme.

Par exemple, vous croyez que la vie est injuste. La vie vous sera toujours injuste tant que vous le croyez et vous attirerez ce type de situation pour conforter votre croyance. Au lieu de cela, vous pourrez dire, par exemple, j’aime sentir que la vie m’apporte tout ce que je désire. Inscrire cette nouvelle croyance dans votre subconscient éliminera l’ancienne. Un peu plus bas dans cet article, j’aborde comment on arrive à reprogrammer notre subconscient.

Nos habitudes et nos comportements sont un ensemble de pensées, d’émotions et la boucle de rétroaction entre ces deux dernières. Cette boucle psycho-émotionnelle constitue notre état d’être (Le livre « Devenez super conscient » de Joe Dispenza explique cette boucle). Elle active nos comportements ou habitudes inconscientes.

2. Conscient et subconscient

Chacun de nous interprète la réalité selon son conditionnement, ses programmes, son état d’esprit. C’est pour cela que nous avons des perceptions différentes par rapport à une même situation.

« Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes » – Anaïs Nin.

Nos pensées, nos émotions et la boucle qui les met en relation constituent notre mental ou notre état d’esprit. On peut assimiler notre mental à notre état d’être et le corps à notre état de faire. Ce dernier est plus dans l’action en suivant notre mental. Le mental est constitué du conscient et du subconscient.

La conscience est celle qui pense, réfléchit, apprend, désire, rêve, imagine, raisonne, analyse. Elle est située au niveau du cortex préfrontal ou néo-cortex.

Le subconscient est un ensemble de programmes téléchargés depuis notre enfance (dernier trimestre de grossesse jusqu’à l’âge de 7 ans). Il est constitué de nos :

– habitudes,

– instincts,

– expériences.

Le subconscient contrôle notre système nerveux autonome (le rythme cardiaque, le rythme respiratoire, la digestion, la sudation, etc.). Ce dernier est responsable des fonctions non soumises à notre contrôle volontaire, à notre conscience. Il est associé au cerveau limbique (cerveau émotionnel) et au cerveau reptilien (instinct de survie, instinct de conservation, instincts de base).

Pourquoi nous exposons tout cela ?

Des études ont montré que 90%-95% de notre temps on le passe à penser. Quand la conscience se met à réfléchir et à penser, c’est le subconscient qui prend la relève. Ce dernier engage les programmes nécessaires. C’est ainsi qu’on oublie nos clés alors qu’à l’instant on les tenait dans notre main ou qu’on conduit la voiture sans se focaliser dessus. On agit à 90%- 95% à partir du subconscient et 5%-10% à partir de notre conscient.

Il se trouve que ces programmes ne sont pas toujours positifs. Ils ne nous amènent pas vers ce que nous désirons dans notre vie. Plus nous luttons dans un domaine de notre vie, plus le programme qui s’exécute, à partir de notre subconscient, n’est pas celui adapté pour réaliser nos rêves et nos désirs. Rappelons que notre subconscient a été construit depuis notre plus jeune âge. Nous avons acquis certains comportements de notre entourage. D’ailleurs, on est bien familier avec cette expression « on dirait ta mère ou ton père ».

Beaucoup de nos programmes sont ceux des autres et ne sont pas réellement les nôtres. Il faudra les changer pour pouvoir réaliser la vie tant désirée et rêvée dans tous les domaines de notre vie (professionnelle, amoureuse, familiale, financière, etc.).

Alors, comment faire pour accéder au subconscient et le reprogrammer ?

Même en prenant conscience de ce qui ne marche pas, la conscience ne peut pas modifier les programmes car il faut les installer au niveau de notre subconscient. C’est pour cela que même si nous sommes conscients de notre réaction, notre comportement, nos habitudes et qu’on souhaite tellement les changer, on ne peut pas le faire dans l’immédiat. En effet, un automatisme inconscient se déclenche. Ce dernier ne se situe plus au niveau de notre conscience mais dans notre subconscient. La conscience n’a pas accès au subconscient.

Quand une émotion de colère, d’impatience, de frustration nous atteint, face à une situation, cette émotion est subconsciente. On ne peut pas la contrôler. Là où on peine le plus à acquérir une chose, un comportement, à réaliser notre rêve, c’est là où se joue un programme subconscient, non approprié et obsolète qui nous empêche de nous réaliser.

Prenons le cas d’un traumatisme ou d’un évènement qui nous a marqué. Notre corps a bien enregistré cet évènement qui s’inscrit au niveau cellulaire. Il se trouve que notre corps est notre mental inconscient (lire la synthèse de « Molecules of Emotion » de Candace B. Pert). Les pensées et les émotions associées à cet évènement sont mémorisées dans notre corps au niveau des récepteurs peptidiques des cellules. Ainsi, face à toute situation qui se rapproche de cet évènement du passé, on va réagir de la même manière. Réellement, notre biologie est restée figée et n’a pas changé depuis cet incident.

3. Ondes cérébrales

Nous allons nous limiter à cinq fréquences mesurables grâce l’EEG (électro-encéphalogramme) ou MEG (magnéto-encéphalogramme – sans toucher le crâne).

Ondes Bêta (12 – 35 Hz)

On est complétement alerte, réveillé et conscient de notre monde extérieur. C’est la majeure fréquence dans laquelle on vit (si l’on suit un cours de formation, on exécute une tâche, etc.). C’est à partir de l’âge de 12 ans que notre cerveau fonctionne au niveau de ces ondes.

Ondes Alpha (8 – 12 Hz)

Etat de relaxation et calme. Nous sommes créatifs, on n’analyse plus, on laisse libre cours à notre imagination (à la fin de la journée, après le travail ou le soir au dîner, …). En ralentissant nos ondes bêta, on entre dans la plage des ondes alpha. C’est la porte entre le conscient et le subconscient, à partir de laquelle on peut reprogrammer le subconscient. On atteint ces ondes lors des méditations. Le cerveau des enfants âgés de 7-12 ans fonctionne dans cette plage de fréquence.

Ondes Thêta (4 – 8 Hz)

C’est la fréquence utilisée pour l’hypnose. La conscience va se déplacer du néocortex vers le cerveau limbique, nous sommes dans le subconscient. C’est en ralentissant les ondes alpha qu’on atteint les ondes thêta et nous sommes suggestibles. C’est l’état dans lequel on se trouve juste avant de nous réveiller le matin ou avant de dormir le soir. Notre mental est réveillé mais notre corps sommeille – c’est entre l’éveil et le sommeil. On atteint aussi ces ondes lors des méditations. Les cerveaux des enfants de 2-7 ans fonctionnent au niveau de cette fréquence. On y retrouve la majorité des programmes subconscients qui sont inscrits pour l’âge adulte. Ainsi, pour reprogrammer le subconscient et remplacer les anciens programmes par de nouveaux plus performants, on doit entrer dans cette plage de fréquence.

Ondes Delta (0.5 – 4 Hz)

En ralentissant les ondes thêta on atteint les ondes delta, c’est le sommeil profond. D’ailleurs, les cerveaux des bébés de 0-2 ans se trouvent dans cette gamme de fréquence.

Onde Gamma (36 – 44 Hz)

Ces ondes se situent au-delà des ondes béta. On les associe à un état qu’on pourra nommer de super-conscience (Lire « Devenez super conscient » de Joe Dispenza). On atteint cet état, lorsqu’on est tourné essentiellement vers notre monde intérieur, entre autres, lors de la méditation. C’est un état de super-apprentissage, d’auto-guérison, d’unicité, de super-mémoire et beaucoup d’énergie circule dans notre corps. Notre monde intérieur devient plus réel que notre monde extérieur, sans attache à qui nous sommes et à nos expériences du passé.

4. Reprogrammer le subconscient

Changer une habitude, ancrée au plus profond de nous, nécessite de la remplacer par de nouveaux programmes à installer dans notre subconscient. Une fois ces programmes installés, on n’a plus à s’en soucier car ça devient automatique pour nous. Aussi, les émotions enfouies et qui nous bloquent pour avancer dans un domaine de notre vie doivent être guéries. Ces émotions sont installées au niveau subconscient tant au niveau du corps que du mental. Notre mental peut-être guéri à travers le corps et vice-versa. Il existe alors différentes techniques qui nous permettent d’accéder au subconscient.

Méditation

Durant cette pratique, nos ondes cérébrales ralentissent de bêta à alpha à thêta (état méditatif profond). Les meilleurs moments pour pratiquer la méditation est au réveil le matin ou avant de se coucher car nos fréquences cérébrales se situent déjà entre alpha et thêta. Avec la pratique, on apprend à atteindre plus rapidement un état de conscience modifié (alpha, thêta, …) et entrer dans notre subconscient pour pouvoir le reprogrammer en choisissant le nouveau comportement à acquérir avec l’état d’esprit relatif (pensées et émotions). On peut aussi recourir aux techniques de respiration et les méditations corporelles (yoga, shiatsu, qi gong, …) pour accéder au subconscient.

Thérapies psychocorporelles

Parmi ces thérapies on trouve la technique EFT (Emotional Freedom Technique). Cette technique se rapproche de l’acupuncture mais sans aiguilles. Elle sert à se libérer des émotions dites négatives. Elle se base sur un tapotement au niveau de points spécifiques du corps pour équilibrer notre corps énergétique et une séance de 10 min peut reprogrammer notre subconscient. On peut aussi citer le Reiki qui est une approche énergétique pour libérer les énergies bloquées du corps. Cette technique s’intéresse à la fois au bien-être mental et corporel et elle permet de déverrouiller la porte du subconscient.

L’hypnose est aussi une technique qui amène nos ondes cérébrales à se situer aux alentours de thêta. On peut alors faire des suggestions ou des autosuggestions à notre mental. Il est possible de s’auto hypnotiser juste avant de dormir en se trouvant dans un état qualifié d’hypnagogique – entre le sommeil et le réveil. Recourir à un professionnel de l’hypnose peut nous aider dans notre démarche.

Pour ne citer que quelque uns, il y a aussi la kinésiologie, l’analyse bioénergétique, la sophrologie, etc.

La répétition

Recourir à la visualisation ou les affirmations qu’on va répéter plusieurs fois par jour, ou poser des actions de manière répétée. Il faut pratiquer cela à maintes reprises, comme on a appris à marcher, à conduire un vélo ou une voiture, jusqu’à ce que le nouveau comportement ou la nouvelle habitude devienne automatique.

Par exemple, si on a toujours peur de manquer d’argent et qu’on croit qu’on n’en a pas assez, derrière cette attitude, il y a une ou des croyances à modifier. Il faut, dans ce cas, apprendre à donner de l’argent (poser une action) dès que par exemple un mendiant nous le demande et avant que notre mental s’en mêle, sinon ce dernier prendra le dessus et on va trouver mille excuses pour ne rien donner. On peut aussi offrir quelque chose aux autres pour apprendre à donner car donner et recevoir au final n’en font qu’un, …. La répétition viendra à bout de tout programme qui n’est plus adapté pour nous et le remplacera par un nouveau aligné avec nos objectifs.

Credit : Photo by Jr Korpa, Vlad Tchompalov on Unsplash

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